Dysphasie

La dysphasie est un trouble sévère et durable de l’apprentissage et du développement du langage oral. Elle se traduit par un déficit limité uniquement au domaine langagier. Il faut la différencier du retard de langage oral, qui, lui est réversible (c’est-à-dire qu’il peut se rétablir avec le temps et une rééducation logopédique). Dysphasie touche environ 2% de la population.

Nous pouvons différencier 3 types de dysphasies : la dysphasie réceptive qui touche la compréhension d’un message, la dysphasie expressive qui touche l’expression d’un message et la dysphasie mixte qui touche les deux versants du langage oral.

Ce qui caractérise un enfant dysphasique pourrait se traduire par l’apprentissage du langage tardif, des difficultés à s’exprimer et donc à se faire comprendre, des difficultés à apprendre à lire et écrire lors de l’entrée en école primaire. Par ailleurs, c’est un trouble qui existe en l’absence de problèmes physiques, de déficit mental ou sensoriel, de troubles du comportement et de carence affective.

La principale cause de difficulté qu’éprouve un dysphasique à l’école est que la communication verbale est très largement préférée. Pour aider un enfant dysphasique, il faut passer par des images et des gestes, les voies auditives et verbales étant handicapées. Il faut donc privilégier au maximum la communication non-verbale avec ces enfants. 

Un diagnostic de dysphasie ne peut être posé qu’après une consultation médicale d’un médecin spécialiste (neuropédiatre), un bilan audiométrique chez un ORL, un bilan de quotient intellectuel chez un neuropsychologue, un bilan de langage oral réalisé par logopède et enfin, un entretien avec la famille qui fournit des informations précieuses sur le comportement quotidien de l’enfant.

Une consultation avant l'âge de 4 ans ne sera pas très concluante, car l'enfant est alors toujours en période d'évolution. Cependant l'enfant pourra être considéré comme un sujet présentant des risques d'incapacité langagière et/ou des troubles persistants du langage. Les parents seront alors guidés et conseillés par le logopède afin de favoriser le développement du langage de leur enfant.

Après 4 ans, le logopède effectue un bilan du développement langagier. Il détermine ainsi la nature des difficultés de l'enfant. La rééducation logopédique est dans tous les cas indispensable, et outre le fait qu'elle doit être précoce, elle doit aussi être intensive (c'est-à-dire au moins trois séances de 30 minutes par semaine). Le remboursement octroyé par la Mutuelle peut s’étendre jusqu’à l’âge de 17 ans révolus.

Le logopède pourra, par ailleurs, conseiller une consultation chez un psychologue ou un ergothérapeute, qui pourront peut-être répondre à d'autres besoins de l'enfant.

Si les troubles sont trop importants et empêchent un épanouissement de l’enfant dans ses apprentissages scolaires, l’équipe éducative (l’école, le PMS et le logopède) peut orienter la scolarité de l’élève vers un établissement d’enseignement spécialisé bien souvent de type 7 ou 8, afin d’intégrer une classe dite de langage.